Description
du projet Le
projet de faire construire Naga Pelangi II à Duyong
est un hommage à l'art exceptionnel de la construction traditionnelle
des bateaux en bois que la culture malaise a engendré. Tel que le bois
d'oeuvre, le chengal, cet art est aujourd'hui menacé de disparition.disparition. Naga Pelangi II (malais : le Dragon D’arc-en-ciel) est conçu d'après une jonque malaise de type traditionnel « PINIS » de 70 pieds (21 m) de longueur au pont et sera construite suivant la technique décrite ci-dessus. Le
plan de la carène (la partie sous-marine) a été modifié selon les
exigences du cahier des charges : Naga Pelangi II ne sera pas une
péniche à voile, mais un bateau « de plaisance » à voiles.
Voilà pourquoi nous n'accordions que peu d'importance à la capacité de
cale, mais plutôt aux qualités de navigation. Le matériau de construction de la jonque est le « Chengal », un bois mythique qui se trouve uniquement entre le 5e et le 8e parallèle sur la péninsule malaise. Cet arbre à feuille de pousse lente s'élevant jusqu'à 60 m, appartient à la famille botanique des « Dipterocarpaceae » et porte le nom scientifique « Neobalenocarpus Heimii ». Associant une résistance à la rupture plusieurs fois supérieure à celle du bois de chêne - aussi bien horizontale que radiale - à une grande flexibilité, ce bois est le matériau idéale de construction pour des bateaux (courbure des planches). Comme le « teck » le chengal contient des substances protégeant le bois, si bien qu'il atteint l'âge de 100 ans même dans les conditions les plus pénibles. Il est si dur que même les termites ne s'y attaquent pas et - fraîchement coupé - il est plus lourd que l'eau. Les malais, traditionnellement, ne construisent pas seulement leurs bateaux avec ce matériau, mais aussi leurs maisons. Ces maisons vieilles comme le monde peuvent être visitées dans la campagne à proximité des termitières. Comme on dit, même une potion fortifiante est pressée de la scierie. Seul le ver « Teredo », mollusque enragé, ver perceur sans scrupules, fléau des bateaux en bois sous les tropiques, peut attaquer ce bois merveilleux si l'on ne le protège pas avec une peinture « anti-fouling ». Le bois est interdit à l'exportation et est devenu très rare hors des grandes réserves nationales. Une
fois séché, le chengal devient trop dur pour la courbure. Pour cette raison,
le bois destiné à un projet de bateau doit être fraîchement
taillé et séché pendant une année au soleil. Ensuite la construction peut
commencer. Un moteur moderne devrait propulser le bateau à 8 nœuds et pour la production de courant un générateur à gasoil viendra compléter l'installation solaire. Un déssalinisateur fournira l'eau douce et un cabestan hydraulique lèvera l'ancre et hissera les voiles. Trois spacieuses cabines double seront proposées avec tout le confort moderne, salle de bain et climatisation. Cet aménagement moderne offrira un certain contraste avec l'apparence antique des voiles de jonque. Naga Pelangi II sera une goélette comme toutes les grandes jonques traditionnelles de Terengganu. J'ai l'expérience de ce gréement depuis une vingtaine d'années. Je ne connais aucun autre gréement tel que celui-ci avec voile au tiers chinoise modifiée à la malaise, alliant esthétique et facilités de maneuvre. Le projet a démarré au printemps 2003 avec l'achat du bois et l'abattage des arbres nécessaires pour la fabrication des mâts, du beaupré et des cornes (voir PHOTO DOCU). Les Malais appellent ces arbres (Hopea odorata) « chengal kampong » (malais : village) ou « chengal pasir » (malais : sable), parce qu'ils poussent dans le sol sableux de leurs villages du bord de mer. C'est bien pourquoi il n'est pas aussi dur et lourd que celui du chengal de la jungle. Les rondins ont été mis à l'eau - c'est ancienne coutume - afin de se gonfler pendant au moins un an pour ne pas se fendre pendant le stockage. Les travaux devraient débuter au printemps 2004 avec la mise en place de la quille. L'achèvement de Naga Pelangi II est projeté pour le courant de l'année 2006. Il sera possible de suivre les différentes tranches des travaux en consultant le dossier « PHOTO DOCU ».
Naga Pelangi II est destiné au charter aux abords de la Malaisie.
Mais la zone de navigation de cette jonque de haute mer peut être étendue
aussi sur les parages de Madagascar dans l'Océan Indien jusqu'à Palau
dans le Pacifique et au-delà. Plusieurs possibilités d'utilisation se
présentent : par exemple comme bateau d'enseignement de la voile sur jonques
traditionnelles, tournage de films commerciaux, ou encore pour emmener
des scientifiques en exploration maritime, des touristes amoureux de voile
et de plongée (pour plus de détails, voir aussi
sponsors
& investisseurs). |